Les rappeurs et rappeuses français•e•s se sont émancipé•e•s des processus promotionnels classiques pour incarner leurs propres médias, jusqu’à devenir des personnalités publiques s’inscrivant dans tous les milieux et notamment celui de la mode. Le rapport entre artistes et style vestimentaire s’inscrit donc dans leur nouvelle démarche promotionnelle comme une extension de leur personnalité. Il apparaît donc intéressant de se demander dans quelle mesure le public peut, notamment à travers les réseaux sociaux, devenir lui-même un média pour les artistes.

Le rap français s’inscrit dans l’ère du viral, une musique produite, diffusée et consommée rapidement. Un phénomène assimilable à la fast-fashion, qui représente l’une des industries les plus polluantes au monde. Le digital clothing est une alternative qui permet de succomber à des pièces sans l’aspect négatif des conséquences écologiques.

Grâce à une typographie variable libre de droit, le premier enjeu est de s’approprier les codes visuels du rappeur afin d’en générer une variation typographique cohérente. À partir de celui-ci, l’utilisateur pourra composer typographiquement les punchlines de rappeurs. Le vêtement numérique rapographique associé à son dispositif de composition typographique, devient un espace d’expression d’infinie liberté pour l’utilisateur et permet à la fois de le sensibiliser à la typographie tout en s’imprégnant de l’univers visuel du rappeur.

Le dispositif ne s’adresse pas seulement à la fanbase des artistes, mais aussi aux designers ou aux curieux d’un dispositif de création inédit. Au-delà d’être un outil d’identification à un rappeur, l’objectif de ce dispositif est d’initier à la composition typographique. D’abord inspiré par le Brut design, ce projet possède une dimension éthique, c’est pourquoi l’application s’inscrit dans une démarche d’éco-conception, qui a donné lieu à des choix graphiques francs tels que le mode sombre, le stockage d’images fixes en bitmap et des videos en gif et le choix d’une typographie variable.