Messager
Coopérative de cyclo-logistique

Quand j’évoque mon activité de coursier à vélo, la plupart de mes interlocuteur.trice.s n’ont qu’un aspect en tête. Ils pensent aux livreurs ubérisés qui sont sous le statut de microentreprise avec des salaires et des conditions de travail désastreux, qui livrent des plats, quelles que soient les conditions. C’était aussi l’a priori que j’avais avant de devenir coursier en 2018 chez Couriier, c’est une entreprise de livraison à vélo. J’y ai travaillé pendant deux ans pendant mes études. Ils m’ont initié à la culture des coursiers parisienne. J’y ai découvert la manière dont les coursiers lisent et se déplacent dans la ville, et appris à y circuler intensément. Et enfin, j’ai été introduit à la grande famille des coursiers parisiens et à leurs solidarités, la Mess Life.

Dans le cadre de mon DNSEP, je rédige La tête dans le guidon, un mémoire publié sur internet, mettant à l’honneur cette culture et les pratiques des coursier·es. Il s’articule comme une constellation de notices interconnectées. Ce dispositif me permet de le maintenir à jour et de continuer à l’alimenter. Il est possible de circuler dans cette cartographie à l’adresse suivante : coursier.louishenrion.fr
Une des notices a particulièrement attiré mon attention : la coopérative. Elle est le coeur de mon projet de diplôme. Décrite comme un modèle sociétal beaucoup plus éthique que ces concurants, elle est fondée sur des valeurs d’entraide, de responsabilités, de démocratie, d’égalité, d’équité et de solidatité.
En tant que designer graphique, il m’a semblé plus qu’important de mettre en avant ce type de modèle alternatif. Après une enquête de terrain avec des coursiers basés à Paris et à Amiens, j’ai réalisé l’identité globale d’une coopérative de cyclo-logistique fictive. Le but de ce projet est de promouvoir un modèle alternatif viable qui puisse s’imposer à échelle locale et dans le temps.